Poèmes de Fresnes, par Robert Brasillach, Éd. des Cimes, 56 p., 9 €. En vente ici.
Écrivain reconnu et journaliste engagé, Robert Brasillach paya cher les choix qu’il fit durant la Deuxième Guerre mondiale.
Il mourut voici un peu plus de soixante-dix ans, devant un peloton d’exécution.
Condamné à mort pour des écrits, après un procès de six heures et une délibération de vingt minutes, il ne bénéficia d’aucune grâce en dépit d’une large mobilisation de personnalités de divers bords (tels que Paul Valéry, Paul Claudel, François Mauriac, Albert Camus, Marcel Aymé, Jean Cocteau, Jean Anouilh, Thierry Maulnier…).
Aucun des recours déposés par Jacques Isorni, son avocat, n’aboutit.
Robert Brasillach se retrouva donc à la prison de Fresnes, dans le quartier des condamnés à mort.
Les semaines passant, le funeste sort qui l’attendait se fit de plus en plus certain.
Durant ses quelques mois de captivité, il rédigea secrètement de magnifiques poèmes (il n’avait droit ni à un stylo, ni à du papier), jusqu’à l’issue fatale qui le vit tomber sous des balles françaises, le six février 1945, à l’âge de trente-cinq ans.
A l’occasion de cet anniversaire, ces textes écrits en attendant la mort ont été l’objet d’une nouvelle édition (en format de poche : 10 x 16 cm), soignée et plus que bienvenue !
L’Espérance, l’humanité et la générosité des sentiments qui s’y expriment jurent avec la noirceur de cette période particulièrement cruelle et haineuse qui fut appelée « Épuration ».
Ils dévoilent un poète de grand talent, sensible, témoignant d’une hauteur d’âme remarquable.
Un classique, qui donnera sûrement à certains le goût de la poésie !
Jacques Meunier
Tiré de L’Héritage n°10 :