Il peut être utile de présenter quelques précisions sur le vocabulaire philosophique.
A la suite d’Aristote, saint Thomas d’Aquin recourt aux « quatre causes », qui permettent d’analyser précisément « tout être corporel substantiel, quel qu’il soit » : les causes matérielle, formelle, efficiente et finale.
– La cause matérielle est ce qui, dans le sujet, est susceptible de recevoir une détermination : la matière utilisée.
– La cause formelle est ce en quoi l’effet est, ce qui fait qu’il est ce qu’il est ; c’est ce que l’être représente, la définition de la chose.
– La cause efficiente est ce qui effectue le changement ;
– La cause finale est ce vers quoi le changement se produit.
Les deux premières causes sont dites « intrinsèques » en ce qu’elles constituent le sujet en son être même, et les deux dernières causes sont dites « extrinsèques », car elles ne sont pas constitutives de l’être de la chose.
Prenons un exemple pour illustrer cela.
Soit un sculpteur travaillant un bloc de marbre ; ce dernier est la matière : elle est informe (par rapport à l’objet désiré).
L’artiste taille le bloc, à l’aide de son burin : il lui donne une forme et en fait, par exemple, une statue. Matière et forme sont les causes intrinsèques ou internes à l’objet.
Le sculpteur qui impose la forme à la matière est, quant à lui, la cause efficiente.
Si l’on veut cerner complètement la réalité, il convient de distinguer à côté du sculpteur – cause efficiente -, le burin dont il se sert, et qui reçoit le nom de cause instrumentale. Mais cette statue a un but : décorer une pièce, par exemple ; c’est la cause finale.
Cause efficiente et cause finale sont extérieures à l’objet, c’est pourquoi les philosophes les nomment extrinsèques.
[tiré de L’Héritage n°8]