Histoire de France : le mauvais roman de Jean-Christian Petitfils

Rappel : les recensions s’apparentent chez nous à des tribunes libres.

Article paru dans notre n°14.

Par Jérôme Lingon

« L’ouvrage scandaleux d’un « historien » fameux dans les milieux conservateurs — l’Histoire passionnée de la France de Jean Sévillia —, avait été sévèrement critiqué, à juste titre, dans un précédent numéro de cette revue.

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Comment la République a réduit volontairement le nombre de médecins français… et les remplace

Avec leur délirante politique du numerus clausus (limitant le nombre d’étudiants en médecine) appliquée pendant des décennies jusqu’à très récemment, les politiciens de gauche et de « droite » ont mis la France dans une situation terrible, dont nous goûtons actuellement le résultat avec le cas d’une épidémie, en la privant volontairement de médecins et brisant la vocation de centaine de milliers de jeunes
Mais c’est aussi la désertification médicale de nombreuses régions. Et la justification pour faire venir toujours plus d’immigrés (en dégradant le niveau médical).

L’occasion pour nous de diffuser cet extrait d’un article paru dans notre n°12 (en 2017) :

« Le scandale du « grand remplacement » des médecins

Depuis 1971, l’État fixe le nombre les Français admissibles aux études de médecine (numerus clausus) : ils sont donc soumis à un concours, et seule une petite partie est acceptée. Ce qu’on demande pourtant à un médecin, c’est d’avoir un niveau de connaissance et de compétence donné (cas d’un examen) et non pas d’être meilleur que les autres (concours).
Au début des années 1970, le numerus clausus tournait aux alentours de 8 500, avant de baisser jusqu’à 3 500 pour la décennie 90. Il se trouve ces dernières années entre 7 500 et 8 000.
Ce chiffre est ridiculement bas au regard des besoins de la France. Le résultat est que depuis plusieurs années et pour plusieurs années encore, il y a une grave pénurie de médecins, généralistes ou spécialisés.
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Les Rose-Croix et la philosophie moderne (émission)

Les invités pour cette émission en direct étaient :

  • Karl VAN DER EYKEN, spécialiste de l’ésotérisme. Ici les actes du colloque sur la franc-maçonnerie auquel il participa.

4e de couverture du Siècle des Rose-Croix (496 pages, 25 €, index des noms et de mots-clés, table des matières détaillées ; disponible ici) :
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Les origines occultes du communisme (émission)

Étaient invités pour cette émission :

Il a été particulièrement question du livre de l’abbé Onclair, Le Communisme dans l’histoire, qu’on peut pré-commander ici.
Un ouvrage fondamental sur les origines lointaines du communisme (Crête et Sparte, Platon, gnostiques et néoplatoniciens), sur le mythe des premiers chrétiens communistes le communisme aux XVIIe et XIXe siècles.
Avec postface de J-C Lozac’hmeur sur les origines occultistes du communisme.

Autres publications évoquées :
Le vrai visage de la franc-maçonnerie, actes du colloque du 24 juin 2017.

Quelques autres pistes de lecture évoquées sur le communisme :

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Le vrai visage des fondateurs du communisme et de la Révolution bolchevique

Étaient invités pour cette émission :

A lire, sur la question :
le livre de l’abbé Onclair, Le Communisme dans l’histoire, qu’on peut pré-commander ici.
Un ouvrage fondamental sur les origines lointaines du communisme (Crête et Sparte, Platon, gnostiques et néoplatoniciens), sur le mythe des premiers chrétiens communistes le communisme aux XVIIe et XIXe siècles. Avec postface de J-C Lozac’hmeur sur les origines occultistes du communisme.

Autres publications évoquées :
La revue L’Héritage

Quelques autres pistes de lecture évoquées sur le communisme :

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« le bouddhisme en Occident : réalités méconnues et histoire occulte »

Une émission hors des sentiers battus ! Inédit sur la bande FM.

Invités :

Autres publications évoquées :

Les 300 ans de la franc-maçonnerie et les sources occultes de la philosophie moderne

Les invités étaient :

Annonces :

Samedi 24 juin, à Paris : Grand colloque « le vrai visage de la franc-maçonnerie ».

Dimanche 25 juin, à Paris : Fête de la Courtoisie.

Michel Onfray : une imposture ?

Le « philosophe » médiatique Michel Onfray – de gauche libertaire – est parfois diffusé dans des milieux dissidents, quand il bouscule le politiquement correct de façon pertinente.
Mais que vaut vraiment sa démarche de philosophe ? Et cet antichrétien enragé (qui a publié un traité niant l’existence du Christ et d’une haine rabique envers saint Paul) est-il sérieux dans ses attaques ?
Dans l’émission ci-dessous, ces questions sont traitées et l’icône se fait détruire…

► Le livre de Jean-Marie Salamito est disponible ici.
► Le livre de Rémi Lélian est disponible ici.

« Vérités sur l’avortement », avec le dr Dor

« Vérités sur l’avortement » était le thème de cette émission dirigée par Thibaut de Chassey et diffusée en direct sur Radio Courtoisie le 16 mars 2017 à 21h30, avec :

Une association antimoderniste secrète : le « Sodalitium Pianum », dit « La Sapinière »

Le texte qui va suivre a pour objet l’étude d’une association réputée secrète (en réalité « discrète ») qui existait il y a environ un siècle : le Sodalitium Pianum, aussi nommée en France « la Sapinière »…
Point particulier de cette structure d’espionnage et de contre­-infiltration : elle avait pour objectif la lutte contre le modernisme et contre toute forme de libéralisme au sein de l’Eglise catholique romaine.

Cette organisation s’est inspirée de cer­taines techniques utilisées par des organi­sations maçonniques ou autres (secret, infiltration) que nous avons l’habitude de dénoncer, et les a mises à son profit.

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St Pie X

Saint Pie X est le premier à lutter de manière radicale contre la pénétration moderniste de l’Eglise catholique. Après son élection le 4 août 1903, le pape prend une série de mesures anti-moder­nistes et c’est en 1910 que tout le clergé doit souscrire au serment « anti-moderniste ». Le Souverain Pontife n’est pas le seul à s’inquiéter du modernisme qu’il tenait pour « La synthèse et le venin de toutes les hérésies qui tendent  à  saper les fondements de la foi et à anéantir le Christianisme ». Beaucoup partagent son inquiétude de voir se former « une Eglise dans l’Eglise » . Parmi eux, Mgr Benigni va jouer un rôle de premier plan.

Le fondateur de l’Association : Mgr Benigni

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Mgr Benigni

Umberto Benigni est né en 1862. A la fin du 19e siècle, il écrit dans de nombreux journaux. En 1906, il est nommé sous­-secrétaire aux affaires ecclésiastiques au moment où Pie X lance sa grande offen­sive contre les modernistes. Ayant com­pris l’importance de la presse, Monseigneur Benigni fonde en 1907 une agence de presse (la Corrispondenza romana) destinée à observer les courants qui traversent l’Eglise , mais surtout, en fait, les infiltrations modernistes dans la presse catholique. Il s’entoure d’un groupe de collaborateurs : c’est la naissance du Sodalitium Pianum.

En France, certains veulent écarter Mgr Benigni, la République  craignant les consignes de résistance qui sont données aux catholiques français. En 1913, Mgr Benigni songe à obtenir  l’approbation canonique pour son organisation, mais le 20 août 1914 saint Pie X meurt et Mgr Benigni met un terme aux activités du Sodalitium Pianum.

Benoît XV, qui succède à Pie X, autorise Mgr Bénigni à reprendre son action, mais l’appui du nouveau pape, accablé par les soucis de la 1ère Guerre Mondiale, n’est pas le même. Les atta­ques se font nombreuses. Pendant l’oc­cupation de la Belgique, les Allemands mettent la main sur un document du Sodalitium qui, publié en 1921, fera beaucoup de bruit. Benoît XV demande que « dans les circonstances actuelles qui ont changé » le Sodalitium soit dis­sout. Ce n’est pas une volonté de chan­ger le dogme qui est la cause de cette dissolution ; en effet Benoît XV renou­velle la condamnation  du  modernisme et exige encore que les prêtres souscrivent au serment anti-moderniste. Disons plutôt qu’un changement de la politique vaticane a lieu avec Benoît XV et plus encore avec Pie XI. Pour eux « le vent de l’histoire avait tourné ». Mgr Benigni meurt en  1934 à 72 ans.

Les caractéristiques de l’Association

Analysons maintenant ce qu’était le Sodalitium Pianum : voyons de qui il était composé, quelle était son action, sa doctrine et la manière dont il a été perçu.

Il est fondé sur le principe des socié­tés secrètes qui ont préparé la Révolution Française et qui ont forte­ment contribué à instaurer certaines lois et modes de vie contre-nature que nous connaissons encore aujourd’hui. Le terme de guerre psychologique n’existait pas encore, mais c’est de cela dont il s’agissait et dont il s’agit toujours.

  • Composition et action :

Le Sodalitium se composait d’une centrale romaine et de plusieurs membres isolés. La centrale romaine, appe­lée « la Diète », se composait de trois ou quatre prêtres et avait pour mission d’informer le Saint Siège en lui communi­quant les documents reçus. Cette centrale était entièrement secrète.

Les membres isolés, quant à eux, avaient pour mission de recueillir tous les documents concernant -l’infiltration moderniste et de les transmettre ensuite à la Diète. Ils devaient également réaliser une infiltration contraire dans la presse et l’édition, pour présenter au monde une vision intégralement catholique , sans compromission avec l’esprit du siècle.

  • Doctrine :

Le Sodalitium avait une doctrine clai­rement définie, qui avait été approuvée par St Pie X : il fallait être des catholi­ques romains intégraux (« intégraux » signi­fiant qui n’ajoutent ou ne retranchent rien) et dénoncer la révolution jacobine qui place tous les individus à égalité dans un super État et déhiérarchise la société. Enfin l’organisation se présen­tait comme contre-révolutionnaire.

Le Sodalitium considérait qu’il y avait une lutte éternelle entre l’Eglise romaine et ses ennemis internes ou externes. Les ennemis externes étant les sectes et les internes des pions, modernistes ou libéraux, qui étaient entre les mains de certains grands pen­seurs et étaient chargés consciemment ou pas de semer le désordre chez les catholiques. Les ennemis étaient com­battus avec tous les moyens « honnê­tes et opportuns ». Il était cependant expliqué que seules les idées seraient combattues, les ennemis étant traités comme des « frères égarés ». Le Sodalitium se comparait à une milice engagée dans le combat des  idées.

Le Sodalitium souhaitait  rassembler la vie sociale sous l’influence de  l’Eglise, il se disait contre le démocra­tisme et par conséquent pour l’organisa­tion corporative de la société. L’antimilitarisme et le pacifisme utopi­que étaient rejetés car ils avaient pour objectif d’endormir la société dans un rêve. Il s’opposait au féminisme, à la coéducation des sexes, à l’éducation sexuelle et à la séparation de la religion de toutes choses (sciences, cité, littéra­ture, art, Etat. ..). Enfin, le Sodalitium dénonçait la manie ou la faiblesse de beaucoup de catholiques de vouloir paraître auprès du monde « conscients  et  évolués »,  « vraiment  de  leur temps », […]

LIRE LA SUITE DE CET ARTICLE DANS L’HÉRITAGE N° 6 :

Lutte contre la loi Taubira : fondements, colères et espoirs

par Thibaut de Chassey (août 2013)

Le passage de la loi Taubira, légalisant les unions contre-nature, est un bouleversement juridique et social majeur.
Mais il n’a pas surgi spontanément, de nulle part.
Et même s’il est vrai que le gouvernement socialiste a méprisé le peuple au long de son marathon législatif, il ne faut pas se leurrer : la majorité de la population française, aujourd’hui encore frileuse, avalisera cette évolution au fil des ans car elle en partage les fondements philosophiques, moraux et politiques.

En l’occurrence, la loi a devancé l’évolution des mœurs (au lieu de s’y adapter, comme les « modernes » le voulaient jusqu’alors, et fallacieusement). Mais elle l’a devancée de peu… Il faut par ailleurs bien garder en tête qu’il ne s’agit que d’une étape.

Une attaque, parmi d’autres

Ce violent assaut contre cette institution naturelle qu’est la famille, par la tentative de dénaturation du mariage, est à replacer dans le contexte d’une offensive générale et radicale contre l’ordre naturel et surnaturel des choses (mouvement que l’on nomme traditionnellement « Révolution », avec une majuscule).

Après avoir largement détruit la civilisation chrétienne et l’ordre social traditionnel, après s’en être pris aux métiers et avoir livré les travailleurs au Capital, dissous les identités régionales, vaincu les indépendances nationales, la Révolution voyait la famille comme un bastion dont le tour était venu.
Celui-ci n’aurait pu être si aisément submergé s’il n’avait pas été affaibli par un travail de sape lent et minutieux.

Le cas du prétendu (et impossible) « mariage » « homosexuel » est ainsi à replacer dans un contexte large.

Les idées ont une logique

Les idées ne surgissent pas spontanément. Une idée en entraîne une autre.
Celle selon laquelle les invertis auraient un « droit » à singer une institution fondée sur le couple homme/femme est le dernier — mais pas l’ultime, hélas — développement de l’idéologie libérale(1)Nous entendons par idéologie libérale cette volonté d’émanciper l’homme de tout enracinement naturel et de tout ordre, notamment moral, qu’il n’aurait pas choisi lui-même librement. qui progresse continûment depuis quelques siècles et qui trouve peu de résistance(2)surtout depuis que l’Église est entrée dans la crise moderniste. face à une expansion visant l’hégémonie.

Celle-ci se conjugue en l’espèce avec l’idéologie « du genre », qui elle-même s’appuie sur le mythe de l’humain androgyne.
Cette conception bisexuée de l’homme est promue depuis quelques temps par des « intellectuels », juifs pour beaucoup et dont Freud ne fut pas le moindre.(3)« L’homme est un animal doué d’une disposition non équivoque à la bisexualité. L’individu correspond à une fusion de deux moitiés symétriques dont l’une est purement masculine et l’autre féminine » ; Freud, in Malaise dans la civilisation, 1929.
« En vérité, nous sommes tous des androgynes parce que les humains sont bisexués… L’épanouissement de l’individu passe par la reconnaissance de sa bisexualité… L’idéal est d’accoucher d’un être humain uni-sexué » ; Elisabeth Badinter, in L’Un est l’autre, 1986. « La bisexualité originaire est de retour, balayant sur son passage l’inégalité […] » ; Yolande Cohen, Femmes et contre-pouvoirs.
En réalité, il s’agit d’un thème très ancien, récurrent dans les pensées kabbalistique et gnostique, ou par exemple dans le discours d’Aristophane.

Appuyé sur l’orgueil humain et la flatterie de nos instincts les moins nobles, le libéralisme égalitariste, derrière des prétentions libertaires, cache une nature tyrannique qui ne souffre aucune contestation. Toujours le mot « tolérance » aux lèvres, il ne supporte ni la contradiction, ni qu’on lui échappe.

Or, il est vain de vouloir combattre un phénomène sans même s’intéresser à ses origines. Ce à quoi nous assistons actuellement est la conséquence logique d’idées et de changements de mentalité successifs qui ont été malheureusement avalisés par de nombreux opposants à la loi Taubira ; notamment ceux qui se réclament sincèrement de la République, dont le libéralisme et l’égalitarisme sont des fondements officiels.
« En dessous » des idées,  si l’on peut dire, on trouve des hommes et des structures pour les mettre en œuvre, pour les servir. Il n’est pas nécessaire d’étudier pendant des années pour s’apercevoir que ce combat de longue haleine contre le mariage, la famille et les bonnes mœurs en général est au cœur de l’action de la franc-maçonnerie.

Le détournement de la colère

Il est encore trop tôt, à l’heure où ces lignes sont écrites, pour dresser un bilan de la formidable mobilisation qu’a suscitée le projet socialiste, mais elle est historique par son ampleur, par sa persistance et par la détermination des participants. C’est un vrai motif de réjouissance que de voir cette foule, et notamment cette jeunesse, monter au créneau — souvent pour la première fois —, avec un enthousiasme qu’on osait à peine espérer dans notre société d’égoïsme et de résignation.

Bien sûr, il ne faut pas se leurrer quant à la radicalité de la plus grande partie des manifestants, quant à leur volonté d’aller au bout du raisonnement qui s’impose, quant à leur capacité à remettre en cause le Système dans son ensemble. La plupart d’entre eux sont et veulent rester régimistes. Mais il suffirait que ne serait-ce qu’un pour cent du million de manifestants du 24 mars 2013 ait une prise de conscience aboutissant sur un engagement politique radical (au meilleur sens du terme) pour que les choses changent…

Évidemment, on regrettera que ce sursaut populaire ait été mis sous l’autorité de la mal prénommée mais bien nommée « Frigide Barjot », qui a mené la contestation dans le mur, et les manifestants dans les bras de l’UMP.  La colère sur les plateaux télé, réelle ou feinte, a toujours laissé place, concrètement,  à un légalisme forcené. Or, quand il s’agit de mener un bras de fer avec le pouvoir, si l’objectif est vraiment de le faire reculer, cela ne passe pas par des apologies incessantes du « pacifisme », ni par des airs de boîtes de nuit qu’on donne à des défilés de protestation. On ne gagne pas non plus l’aide de Dieu — au contraire — en essayant de cacher à tout prix que l’on est catholique, ce qui ne dupe au demeurant personne, ni les médias, ni le gouvernement.

La vérité est que cent mille personnes vraiment en colère dans la rue ont plus d’effet sur le pouvoir qu’un million de fêtards tout de rose vêtus.
[…] Il ne s’agit pas ici d’inciter à la violence, mais simplement de rappeler que l’on n’a aucune chance de gagner un rapport de force en commençant par expliquer que l’adversaire n’a rien à craindre.
Surtout quand en face, on a un gouvernement autiste, idéologique au point d’en être fanatique.

Non seulement l’énergie colossale qui a été mise en œuvre pendant l’année 2012-2013 n’aura pu atteindre son objectif premier, mais elle risque de dégoûter un certain nombre de Français de « l’action politique », les poussant dans une résignation somme toute confortable, tandis que d’autres tomberont dans le piège UMPiste.(4)Des personnalités de l’UMP ayant été largement mises en avant, pour appeler clairement et sans rougir à voter pour elles en 2017, expliquant que si leur parti l’emportait, s’en serait fini de cette loi. C’est bien évidemment mensonger, la « droite » validant systématiquement les mauvaises réformes de la « gauche » (nous l’avons vu récemment avec le PACS par exemple), quand elle ne les devance pas carrément (avortement, immigration, théorie du genre à l’école, etc.)
Par ailleurs, il s’agit de ne pas oublier que l’opposition droite/gauche n’est que de façade, et que derrière le théâtre démocratique, on se retrouve dans les mêmes loges maçonniques ou au restaurant avec les mêmes grands patrons.
Pis, les discours et les mots d’ordre ont constitué un formidable recul dialectique et rhétorique, avec d’incessantes apologies de la République, ou carrément de l’homosexualité elle-même.
Or, contrairement à ce que disent (sincèrement ou par peur des médias) les meneurs des grandes manifestations, le fond du problème, c’est aussi que les actes homosexuels sont foncièrement mauvais et n’ont en aucune façon à être légitimés socialement.
Bien sûr, si les meneurs en question n’avaient pas été si complaisants envers le Système et l’homosexualité, s’ils n’avaient pas eu pour souci principal de plaire à des médias qui sont radicalement des ennemis, un certain nombre de bons bourgeois n’auraient pas osé fouler le pavé.

Remettre en perspective la loi Taubira, c’est aussi garder à l’esprit qu’elle est un fruit pourri de la République et de son idéologie, et qu’elle va de pair avec le rouleau-compresseur du mondialisme. On n’a pas beaucoup entendu parler, durant les nombreux débats, du fait que la calamiteuse Union européenne , marche-pied de l’État mondial, nous imposait de légiférer sur le mariage (voir encadré ci-dessous). Ainsi, restaurer les bases de la civilisation et de la morale publique ne saurait se faire sans une rupture radicale avec l’européisme.
Tout est lié : le Système est un tout relativement cohérent, et de même que « la Révolution est un bloc » comme le disait pertinemment le connaisseur Clémenceau, la Contre-révolution sera un bloc.
Il faut aussi voir les côtés positifs de ces mois d’agitation.
De nombreux conservateurs ont été piqués au vif par la loi Taubira et par les méthodes du gouvernement, qui  n’a d’autre réaction que la violence, comme en témoignent les exactions commises par les forces de l’ordre, ou l’usage arbitraire des moyens judiciaires. Il faut que leur indignation persiste et qu’elle débouche sur un véritable engagement politique, en rupture avec le Système, ses codes, ses artifices. Il faut passer du conservatisme à la (contre-)révolution !

Espérons que les jets de gaz lacrymogène et les coups de matraque, ainsi que les centaines de garde à vue, auront au moins servi à réveiller des « droitards » ou de jeunes Français venus de nulle part, endormis devant le « jeu démocratique » comme d’autres s’assoupissent devant leur télévision.
Aidons-les à franchir le pas de la dissidence et à saisir les véritables implications et enjeux que soulève le bouleversement législatif en cours.

Demain ?

Il est important que tout le monde comprenne bien que face à l’extrémisme d’un gouvernement méprisant le peuple, aux ordres d’un petit lobby, et fort uniquement de ses médias et de ses matraques, l’heure n’est plus au compromis ni à la mollesse.
Cette victoire des socialistes ne sera malheureusement pas le fond du trou mais augure d’autres projets encore plus fous, et donc d’autres combats.

Nous attirons par exemple l’attention du lecteur sur le fait que les mariages religieux, s’ils sont actuellement épargnés par les politiques, seront demain dans la ligne de mire pour cause de « discrimination au motif de l’orientation sexuelle ». Il est dans la logique des choses que le gouvernement veuille un jour obliger les prêtres à accepter de célébrer des cérémonies pour des duos d’invertis, comme on en parle déjà en Angleterre pour les Anglicans. Et les progrès de « la tolérance » vont s’accompagner d’une répression plus forte, voire de persécutions contre les réfractaires. Paradoxal mais vérifié par deux cent vingt ans d’histoire.

On peut se dire que cela n’est pas pour demain, mais qui imaginait, il y a dix ans, qu’une décennie nous séparait de cette honte qui vient de frapper la France ?
Le concept d’ « accélération de l’histoire »(5)La société change, et de plus en plus vite. Il n’y a pas longtemps, elle changeait davantage en quelques décennies qu’autrefois en plusieurs siècles, et ce qui prenait hier des décennies ne prend aujourd’hui que quelques années. se fait cruellement sentir et demain nous aurons affaire, si rien ne change, à des horreurs que nous ne pouvons concevoir actuellement.
Raison de plus pour s’engager généreusement et intelligemment, sans plus attendre, dans les combats politiques et sociaux défensifs et offensifs qui s’imposent.

Beaucoup de nos compatriotes ont fait ces derniers mois un pas dans une bonne direction :
à nous de les prendre par la main pour les mener sur le chemin de la Vérité, qui sera aussi, si Dieu le veut, le chemin de la victoire !

__________________

Annexe 1 :
L’Union européenne contre le mariage

Quelle est la position de l’instance qui est à l’origine de 80 % des lois françaises ?

Elle est un acteur méconnu mais très actif du projet de destruction du mariage.

En effet plusieurs résolutions du Parlement européen demandent aux États membres de mettre en place une législation pour en finir avec les « discriminations » à l’égard des « couples homosexuels » en termes d’union, de mariage civils (en attendant le mariage religieux) ou d’accès à l’adoption et à la parentalité.

–  Par la résolution du 8 février 1994, le Parlement européen demande clairement aux États membres de mettre fin à « l’interdiction faite aux couples homosexuels de se marier ou de bénéficier de dispositions juridiques équivalentes », recommande de « leur garantir l’ensemble des droits et des avantages du mariage, ainsi qu’autoriser l’enregistrement des partenariats » et de supprimer « toute restriction au droit des lesbiennes et des homosexuels d’être parents ou bien d’adopter ou d’élever des enfants ».

–  Dans la résolution votée le 5 juillet 2001, le Parlement européen recommande aux États membres de l’Union européenne « la modification de leur législation dans le sens d’une reconnaissance des relations non maritales entre personnes du même sexe ou de sexes différents et l’attribution de droits égaux à ces personnes » ainsi que « l’inscription à l’ordre du jour de l’Union européenne de la question de la reconnaissance mutuelle des relations non maritales reconnues légalement ».

–  Dans un rapport publié fin 2002, le Parlement recommande « de reconnaître les relations non maritales, tant entre personnes de sexe différent qu’entre personnes du même sexe, et d’associer à ce type de relations des droits égaux à ceux qui découlent du mariage, tout en inscrivant à l’agenda politique la reconnaissance mutuelle des relations non maritales et du mariage entre personnes du même sexe ».

–  Dans une résolution de 2003, le Parlement européen réitère sa demande « d’abolir toute forme de discrimination — législatives ou de facto — dont sont encore victimes les homosexuels, notamment en matière de droit au mariage et d’adoption d’enfants ».

ANNEXE 2 :
Ce qu’en disait le Larousse en 1985…

Il est intéressant de voir à quoi ressemblait une définition médicale de l’« homosexualité » il y a encore quelques années.
Voici ce qu’en disait le Dictionnaire de la médecine, Larousse de poche, édition de 1985 (nous soulignons le passage le plus éloquent) :

« homosexualité n. f. Comportement lié à l’appétence pour l’individu du même sexe  (Fay).
L’homosexualité est essentiellement due à des facteurs psychologiques et sociaux plutôt qu’à des facteurs biologiques. Chez l’adulte, à côté des conduites homosexuelles occasionnelles dues à l’absence de partenaires du sexe opposé, il existe des comportements homosexuels sous-tendus par des préoccupations sociales ou philosophiques (Grèce antique).  […]
L’homosexualité masculine se manifeste par la pédérastie […]. L’homosexualité féminine (lesbianisme) est plus discrète et plus stable. Chez l’adolescent, l’homosexualité peut n’être que l’aspect adopté par une ambivalence sexuelle passagère.
Le traitement – essentiellement psychothérapique – ne peut intervenir et n’a de chance de succès que chez le névrosé culpabilisé qui le sollicite. »

On se rend compte du chemin parcouru dans les mentalités en quelques décennies à peine !
Et l’on ne peut qu’être effaré de la façon dont la science a reculé et jeté aux oubliettes les connaissances acquises, dans le but de ne pas froisser les lobbies et idéologies en vogue…
L’obscurantisme est bien là !

TIRÉ DE L’Héritage n°9 :


Notes   [ + ]

1. Nous entendons par idéologie libérale cette volonté d’émanciper l’homme de tout enracinement naturel et de tout ordre, notamment moral, qu’il n’aurait pas choisi lui-même librement.
2. surtout depuis que l’Église est entrée dans la crise moderniste.
3. « L’homme est un animal doué d’une disposition non équivoque à la bisexualité. L’individu correspond à une fusion de deux moitiés symétriques dont l’une est purement masculine et l’autre féminine » ; Freud, in Malaise dans la civilisation, 1929.
« En vérité, nous sommes tous des androgynes parce que les humains sont bisexués… L’épanouissement de l’individu passe par la reconnaissance de sa bisexualité… L’idéal est d’accoucher d’un être humain uni-sexué » ; Elisabeth Badinter, in L’Un est l’autre, 1986. « La bisexualité originaire est de retour, balayant sur son passage l’inégalité […] » ; Yolande Cohen, Femmes et contre-pouvoirs.
4. Des personnalités de l’UMP ayant été largement mises en avant, pour appeler clairement et sans rougir à voter pour elles en 2017, expliquant que si leur parti l’emportait, s’en serait fini de cette loi. C’est bien évidemment mensonger, la « droite » validant systématiquement les mauvaises réformes de la « gauche » (nous l’avons vu récemment avec le PACS par exemple), quand elle ne les devance pas carrément (avortement, immigration, théorie du genre à l’école, etc.)
Par ailleurs, il s’agit de ne pas oublier que l’opposition droite/gauche n’est que de façade, et que derrière le théâtre démocratique, on se retrouve dans les mêmes loges maçonniques ou au restaurant avec les mêmes grands patrons.
5. La société change, et de plus en plus vite. Il n’y a pas longtemps, elle changeait davantage en quelques décennies qu’autrefois en plusieurs siècles, et ce qui prenait hier des décennies ne prend aujourd’hui que quelques années.

« La Révolution française » : entretien avec Philippe Pichot-Bravard

Afficher l'image d'origineLa Révolution française, de Philippe Pichot-Bravard.
Préface de Philippe de Villiers, éditions Via Romana, 294 pages, 2014. Disponible ici.

Jeune universitaire et auteur(1)docteur en droit et maître de conférences en histoire du droit public, il a aussi publié Le pape ou l’empereur : les catholiques et Napoléon III (Tempora, 2008), Conserver l’ordre constitutionnel (XVIe-XIXe siècle) (LGDJ, 2011), Histoire constitutionnelle des Parlements de l’Ancienne France (Ellipses, 2012)., Philippe Pichot-Bravard est l’auteur d’un livre remarquable sur un sujet d’une importance considérable. Certes, les livres et même les bons livres ne manquent pas autour de cet épisode tragique aux conséquences incalculables, mais l’approche est ici renouvelée et offre une utile synthèse ainsi qu’une mise en perspective intéressante.
Rédigé dans un langage clair et suivant un plan chronologique, il est aisément accessible.

Il s’agit d’un ouvrage que nous recommandons dans le cadre d’une bonne formation historico-politique.

Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à ce thème ?

Je me suis toujours intéressé à la Révolution française. Depuis ma plus tendre enfance, je suis hanté par cette terrible tragédie. L’exécution de Louis XVI me plongeait dans des abîmes de perplexité. Ce crime m’apparaissait à la fois terrible et incompréhensible. Avec l’âge, je n’ai pas cherché seulement à connaître les faits et les acteurs mais aussi à comprendre les idées et les mentalités. J’ai cherché en particulier à résoudre la contradiction qui semblait opposer le discours humaniste des constituants de 89 et les horreurs qui ravageaient au même moment la France. La clé qui me permettait de résoudre cette énigme, je l’ai trouvée à l’Université, en deuxième année de droit, dans le cours d’histoire de la Pensée politique dispensé par le professeur Xavier Martin, très grand universitaire à l’égard duquel j’estime avoir une dette imprescriptible.

Il existe déjà une littérature abondante au sujet de la Révolution ; qu’apporte votre livre ?

Ce livre n’a pas pour ambition de raconter une nouvelle fois des anecdotes mille fois ressassées. Son ambition est d’intégrer à une relecture complète de la Révolution les travaux scientifiques particuliers qui ont permis, au cours de ces dernières décennies, de porter un regard neuf sur des aspects importants de l’histoire de la Révolution : ceux de Xavier Martin sur l’anthropologie des Lumières, ceux de Jean de Viguerie sur l’éducation, sur la religion, sur les idées politiques de Louis XVI, ceux de Reynald Secher sur l’extermination vendéenne, ceux de Mona Ozouf sur la régénération révolutionnaire, plus anciennement ceux, inachevés hélas, d’Augustin Cochin sur les sociétés de pensée. Nourris de ces travaux, et de la consultation assidue des archives parlementaires, j’ai tenté de faire comprendre ce qu’avait été la Révolution : la Révolution française a été une entreprise idéologique de construction d’un monde nouveau, de régénération de la société, et de régénération de l’homme.

Dans la chronologie que vous établissez, Descartes et le cartésianisme semblent constituer les prémices intellectuelles du phénomène révolutionnaire. Quel fut leur rôle ?

L’œuvre de René Descartes, et l’usage plus ou moins déformant qu’en ont fait ses disciples, a eu une influence décisive dans l’histoire des idées, dans l’histoire des mentalités et dans l’histoire des institutions. Le prestige intellectuel de Descartes a été considérable. Comme l’a montré Jean de Viguerie dans sa thèse, dès le commencement du XVIIIe siècle, les professeurs de philosophie des collèges adoptent l’enseignement de la méthode cartésienne au détriment de la méthode thomiste. Les élites furent, dès lors, formées à une autre logique intellectuelle ; elles eurent de plus en plus de mal à comprendre certains aspects du monde traditionnel dans lequel elles vivaient et devinrent plus réceptives aux idées nouvelles.
Descartes invite à faire table rase des connaissances acquises afin de redécouvrir la réalité des choses en faisant usage de la Raison humaine. La Raison est séparée de la Foi. Elle se fonde sur l’application de la méthode des sciences mathématiques à tous les domaines de la connaissance. La mise en œuvre de ces méthodes scientifiques permettra, croit-on, de trouver, infailliblement, la solution la plus adaptée, la plus rationnelle, à chaque situation. Un progrès constant vers la perfection découlera nécessairement de l’application de lois scientifiques. Comme l’a montré Frédéric Rouvillois, Descartes et ses disciples ont inventé le progrès, et le progressisme, c’est-à-dire la conviction que le monde, grâce aux sciences et techniques, se perfectionne peu à peu, que l’histoire a un sens, allant du moins bon vers le meilleur. A la veille de la Révolution, l’idéologie des Lumières prétend connaître les lois scientifiques qui permettront de construire un monde nouveau promettant à tous le bonheur. Les acteurs de la Révolution vont tout d’abord faire table rase du passé pour établir ensuite une organisation sociale rationnelle, agençant les intérêts individuels de sorte à rendre la vie sociale paisible. La présomption d’infaillibilité dont le scientisme revêt cette idéologie est la cause directe de la dérive totalitaire qui caractérisa très tôt la Révolution. Quelques décennies plus tôt, l’abbé de Saint-Pierre avait eu cette appréciation qui en annonçait le risque : « Quand le pouvoir est uni à la raison, il ne saurait jamais être trop grand et trop despotique pour l’utilité de la société ».

Ne peut-on remonter plus haut dans la généalogie idéologique révolutionnaire ?

Une révolution intellectuelle déterminante a marqué le deuxième quart du XVIIe siècle :

LIRE LA SUITE DE CE GRAND ENTRETIEN DANS  L’HÉRITAGE n°10 :

Notes   [ + ]

1. docteur en droit et maître de conférences en histoire du droit public, il a aussi publié Le pape ou l’empereur : les catholiques et Napoléon III (Tempora, 2008), Conserver l’ordre constitutionnel (XVIe-XIXe siècle) (LGDJ, 2011), Histoire constitutionnelle des Parlements de l’Ancienne France (Ellipses, 2012).