Les Alains en Gaule

De toutes les peuplades barbares qui se sont installées en Gaule au Ve siècle de notre ère, la plus méconnue est sans doute celle des Alains.

Cavalier alain

Ils ont pourtant l’originalité d’être les plus proches des fameux Aryas de l’Inde. Les linguistes les appellent des Indo-iraniens.

Les Alains sont cousins des Sarmates, provenant des contrées situées entre le Don et la mer d’Azov. Ce sont des barbares. Certains d’en- tre eux, les Agathyrses, se chamarrent le corps de couleur bleue. D’autres, les Gélons, arrachent la peau des ennemis vaincus pour s’en faire des vêtements.

Les Alains sont aussi connus pour scalper leurs adversaires et en attacher les cheveux à leur monture. Dans les confins orientaux du monde alain, on s’adonnerait même à l’anthropophagie.
C’est le témoignage d’un Romain, Ammien Marcellin, qui nous a fait connaître les coutumes de ce peuple. Jugement d’un Romain raffiné qui jette un regard impitoyable sur les mœurs alaines.

La rusticité de leurs cultes l’épouvante : « la religion chez eux n’a ni temple ni édifice consacré, pas même une chapelle de chaume. Un glaive nu, fiché en terre, devient l’em- blème de Mars ; c’est la divinité suprême, et l’autel de leur dévotion barbare ». D’ailleurs, parvenir à la vieillesse dans ce peuple guerrier est un déshonneur, le stigmate de la lâcheté. L’archéologue Iaroslav Lebedynsky a aussi affirmé que les Alains adoraient les divinités du feu et du soleil.

Quant à leur aspect physique, il confirme leur parenté lointaine d’avec les Aryas :
« Les Alains sont généralement beaux et de belle taille et leurs cheveux tirent vers le blond ».(1)Toujours selon Ammien Marcellin
Au XXe siècle, les archéologues ont identifié les descendants des Alains avec la nation ossète sur les contreforts du Caucase. A cause de leur apparence nordique, les archéo- logues allemands les appelaient les « Germains du Caucase ».

Les Sarmates, dont sont issus   les Alains ont aussi laissé leur empreinte en Gaule. De race indo- iranienne, ils sont aussi des proches cousins des Aryas.

A la fin du IIIe siècle de notre ère, Rome mène en Gaule une politique systématique de colonisa- tion des zones dépeuplées. On appelle les colons les Lètes. Ce sont en majorité des Francs et des Frisons, mais aussi des Sarmates, employés comme corps auxiliaires pour garder les voies romaines. On connaît trois lieux de peuplement : Salmaise en Cote d’Or, Sermaise dans la Nièvre et Sermaize dans la Marne.

Les Alains sont des cavaliers nomades : « les hommes faits, rompus dès l’enfance à l’équitation, regardent comme un déshonneur de se servir de leurs pieds »(2)Idem.. Ils ignorent le travail de la terre, leurs maisons sont des chariots couverts d’écorce.

Pourquoi vont-ils fondre sur la Gaule?

L’arrivée des Huns contraint les Alains à fuir avec les Wisigoths et les Ostrogoths vers      l’Empire romain.
Précisons au passage que contraire- ment à l’opinion répandue en Occident, les Huns n’étaient pas majoritairement de race asiatique, puisque seul un quart d’entre eux présentaient des traits mongoloïdes, d’après les travaux de l’archéologie(3)Spécialement ceux d’Istvan Boba. La majorité était donc vraisemblablement des Blancs de race turque.
Cette poussée hunnique les mène en Germanie.

Le 31 décembre 406, 50 000 Alains franchissent le Rhin gelé sous l’égide du roi Goar. Ils écrasent les colons francs dirigés par le duc de Mayence et emportent Strasbourg, Reims, Amiens, Arras. En 408, les Alains suivent les Vandales et franchissent la Loire.

Cependant, et c’est là que les Alains entrent pleinement dans l’histoire du peuplement de la Gaule, une partie des tribus alaines accepte de se soumettre à l’autorité de Rome et sont installés par Aetius autour de la Loire et d’Orléans. On évalue le nombre de ces coalisés à 15 000. Une centaine de localités dans l’Orléanais gardent le souvenir de l’épopée alaine : Allaines, Alainville, Allaincourt…

Une autre partie, sous l’autorité du roi Sambida, s’installe le long du Rhône, près de Valence.
Les Alains sont employés comme mercenaires par les Romains.
De 445 à 448, placés sous l’autorité d’Eochar, ils répriment une révolte en Armorique.

En 451 ils contraignent les Huns d’Attila à mettre le siège devant Orléans. La même année, leur cavalerie lourde est au centre du dispositif militaire romain aux Champs catalauniques, elle y fait des prodiges.
D’autres Alains poursuivront leur route loin vers le sud. S’arrêtant momentanément en Galice, ils créeront avec les Vandales un État barbare en Afrique du nord.

Jean Dartois

[tiré de L’Héritage n°3]

Notes   [ + ]

1. Toujours selon Ammien Marcellin
2. Idem.
3. Spécialement ceux d’Istvan Boba

Saint Michel

La connaissance de Saint Michel et a fortiori la dévotion envers lui se tarissent toujours davantage au royaume des lys.
C’est une chose grave : d’abord parce qu’il occupe une place éminente dans le plan divin, et ensuite parce qu’il a une relation privilégiée avec notre nation.

Saint Michel, prince des armées de Dieu

Puisque leur confrontation est le premier fait qui nous est connu de l’archange, il est impossible de parler de Saint Michel sans évoquer Lucifer.
Ce dernier était la plus belle, la plus grande de toutes ces créatures purement spirituelles que sont les anges.

Les Docteurs lui appliquent le passage suivant d’Ezéchiel :
« Tu étais l’empreinte de la ressemblance de ton Créateur, tu étais plein de sagesse et parfait en beauté. Tu étais dans les délices du paradis de Dieu.
Toutes les pierreries ornaient ton vêtement : la sardoine, la topaze, le jaspe, la chrysolithe, l’onyx, le béryl, le saphir, l’escarboucle et l’émeraude.(1)Ces neuf pierres représentent les dons distribués entre les neuf chœurs des anges, et que Lucifer comme leur chef possédait à lui seul.
L’or brillait sur tes vêtements et toutes sortes d’instruments de musique ont été préparés pour célébrer ta naissance.
Tu étais comme les chérubins à l’aile puissante et protectrice.
Et je t’ai placé sur la montagne sainte de Dieu, tu as marché parmi les pierres de feu.(2)C’est-à-dire qu’il occupait parmi les êtres créés jusque-là la première place.
En un mot, tu étais parfait dans tes voies dès le jour de la création, jusqu’au moment où l’iniquité s’est trouvée en toi. » (Ezéchiel XXVIII, 12-15).

Ebloui par son immense puissance, il se rebella contre Dieu et prononça son fameux “non serviam” (“je ne servirai pas”), probablement en prenant connaissance du projet de l’Incarnation, et refusant par orgueil d’adorer un Dieu-Homme.
Il entraîna dans sa chute une grande quantité d’anges, un tiers, d’après la tradition.(3)En se basant sur ce passage de l’Apocalypse (XII, 3-4) : « un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. » Les anges sont souvent comparés aux étoiles dans la Bible, puisqu’ils appartiennent tous à un « monde céleste ».

S’en suivit un grand combat entre les créatures spirituelles, pour lequel Michel prit la tête des anges fidèles. Dieu jugea indigne de lui d’employer Sa main toute-puissante pour frapper des ennemis qui, en Sa présence, n’étaient que néant ; Il voulut leur infliger l’humiliation d’être vaincus par leurs égaux ; Il voulut laisser à Ses amis le mérite et la gloire de Le venger et de Lui montrer leur fidélité.
Michel répondit à Lucifer en s’écriant “Quis ut Deus ?” (“Qui est semblable à Dieu?”), rappelant la vanité absolue de l’orgueil et de toute rébellion contre Dieu. Ce cri lui donna son nom et sa devise.

Humilité et fidélité caractérisent Saint Michel.

Saint Michel et son armée triomphèrent des révoltés, qu’on appellera désormais les démons :
« Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. » (Apocalypse XII, 7-9)

Michel prit dès lors le titre de prince de la milice céleste, et devint le champion des gens de Dieu contre les forces des Ténèbres (il est d’ailleurs particulièrement invoqué lors des exorcismes). Il est naturellement le saint patron des guerriers, comme de nombreux corps de métiers.

Saint Michel, protecteur du peuple de Dieu

Il est chargé de la défense des droits de Dieu, de son peuple, et de son épouse, la sainte Eglise.(4)L’archange Gabriel dit au prophète Daniel : « Michel se tient constamment debout pour la défense du peuple de Dieu ».

Quand le féroce Attila, après avoir semé la terreur parmi les peuples, arriva devant un faible vieillard, le pape saint Léon, aux portes de Rome, il eut une apparition qu’il décrivit à ses hordes barbares : « J’ai vu, à côté du vieillard, un personnage revêtu d’habits sacerdotaux, avec une épée nue et un air si terrible que j’en ai été effrayé ». C’était saint Michel, protecteur du souverain Pontife et de l’Eglise.

Saint Michel, « psychopompe »

Cet adjectif signifie qu’il est chargé de mener les âmes des morts à leur dernière demeure après le Jugement. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il est cité dans l’offertoire de la messe des défunts.

Devant peser les âmes des trépassés, il est souvent représenté tenant une balance à la main. Après le Christ, bien sûr, il tient la seconde place lors du Jugement dernier.
S’appuyant sur saint Thomas, Bellarmin et Suarez déclarent que saint Michel est l’Ange patron de la bonne mort. Ce rôle supérieur justifie donc une fervente dévotion à Saint Michel, réputé pour être très soucieux du salut de ceux qui lui rendent un culte. On lui impute ainsi plusieurs miracles permettant à certains de ses serviteurs de voir leur mort reculée de quelques jours, leur laissant le temps de s’y préparer.

Cette bienveillance active explique l’étonnante parole de Saint Alphonse de Liguori : « la dévotion à saint Michel est un signe de prédestination ».


Saint Michel pesant les âmes.
A gauche, le Diable, aidé d’un démon, tente de perturber l’archange et de faire pencher la balance de son côté, en vain.

Saint Michel et la France

Les véritables nations ont, comme les individus, chacune un ange tutélaire(5)Le prophète Daniel parle de l’opposition entre Saint Michel, protecteur de l’ancien Israël, et l’ange gardien de la Perse. qui a pour charge de les éclairer, de les guider et de les protéger tant qu’elles sont fidèles à la mission que le Créateur leur confie.

Or l’ange gardien de la France n’est autre que saint Michel lui-même !
Quel motif d’espérance pour tous les patriotes effrayés par l’état de putréfaction de la France ! Quel sujet de honte pour tous les traîtres catholiques qui renient notre nation, notamment au profit de chimères européistes ou séparatistes…

Quand jadis les Hébreux maintenaient tant bien que mal le vrai culte au milieu des peuples païens, Michel protégeait cette nation élue.
Puis, une fois le judaïsme ancien rendu caduc par l’avènement du Christ, il semble que ce soit à l’Empire romain, devenu chrétien, qu’échut ce rôle de « champion de Dieu » parmi les peuples. Mais les successeurs de Constantin failliront et l’Empire disparaîtra sous les invasions…
C’est ensuite le peuple franc qui va endosser le rôle glorieux « d’épée et de bouclier de l’Église ».

Le pacte est scellé près de Tolbiac, lors d’une bataille contre les Alamans, où Clovis et ses hommes sont dans une posture désespérée. Suite aux efforts, à la patience et aux prières de son épouse sainte Clotilde, le roi des Francs promet au Dieu des Chrétiens de se convertir s’il lui accorde la victoire.
Le miracle se produit(6)D’après certains auteurs, Michel apparut, combattit et terrifia les Alamans, nous donnant ainsi miraculeusement la victoire. et Clovis se fait baptiser avec ses guerriers, entraînant la conversion de tout le royaume.
La France, première nation chrétienne, prend la tête de toutes les autres.

Le pape Anastase écrit à Clovis : “Daigne le Seigneur accorder à vous et à votre royaume sa divine protection ; qu’il ordonne à saint Michel, qui est votre prince et est établi pour les enfants de votre peuple, de vous garder dans toutes vos voies, et de vous donner la victoire sur tous vos ennemis”.

Depuis, l’archange a accompagné attentivement la marche du peuple franc à travers les siècles, multipliant les interventions.

Ainsi Charles Martel enverra son épée au Mont Saint Michel, estimant avoir été assisté surnaturellement par l’ange. Pour les mêmes raisons, Charlemagne, après son expédition contre les Saxons, fera peindre l’image de St Michel sur ses drapeaux avec la devise « Voici Michel qui m’a secouru ».
De nombreux monarques français feront œuvre de piété publique envers Saint Michel, notamment en marchant vers le Mont.

Alors que tout semblait perdu pour notre nation, Saint Michel va exhorter Jeanne d’Arc(7)A cette occasion, Saint Michel se présente à la jeune bergère comme “l’ange de la France”., la guider et l’assister afin qu’elle rende à notre patrie son honneur, sa liberté et sa nationalité. D’ailleurs, d’après les chroniqueurs de l’époque, lorsque l’armée de Jeanne délivra Orléans un 8 mai (une des fêtes de Saint Michel), on vit apparaître l’ange sur le pont, au moment de l’assaut, repoussant les Anglais.

La haute qualité de « l’ange de la France » et son action passée pour elle nous rappellent la mission exceptionnelle qui est celle de notre peuple, et la place particulière que la France occupe au rang des nations.

La dévotion à Saint Michel est un devoir incontournable qui permet :
– d’honorer un être particulièrement proche de Dieu, et qui joue un rôle éminent dans la Création.
– de remercier l’ange gardien de la France et d’implorer son secours pour que notre pays soit délivré de maux difficilement guérissables.
– de s’assurer une puissante assistance dans la lutte contre les Ténèbres, et une protection précieuse, spécialement quand vient l’heure de quitter ce monde. »

Thibaut de Chassey

[tiré de L’Héritage n°3]

Notes   [ + ]

1. Ces neuf pierres représentent les dons distribués entre les neuf chœurs des anges, et que Lucifer comme leur chef possédait à lui seul.
2. C’est-à-dire qu’il occupait parmi les êtres créés jusque-là la première place.
3. En se basant sur ce passage de l’Apocalypse (XII, 3-4) : « un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. » Les anges sont souvent comparés aux étoiles dans la Bible, puisqu’ils appartiennent tous à un « monde céleste ».
4. L’archange Gabriel dit au prophète Daniel : « Michel se tient constamment debout pour la défense du peuple de Dieu ».
5. Le prophète Daniel parle de l’opposition entre Saint Michel, protecteur de l’ancien Israël, et l’ange gardien de la Perse.
6. D’après certains auteurs, Michel apparut, combattit et terrifia les Alamans, nous donnant ainsi miraculeusement la victoire.
7. A cette occasion, Saint Michel se présente à la jeune bergère comme “l’ange de la France”.

L’« Histoire passionnée de la France » de Jean Sévillia

Éd. Perrin, 559 p., 2013 ; éd. Pocket (poche), 492 p., 2015.

[Rappel : les recensions de livres sont à considérer comme des tribunes libres]

À 64 ans, Jean Sévillia est un auteur et un journaliste très prisé dans les milieux conservateurs catholiques. […]

Au risque de déplaire aux bobos cathos, nous déconseillons l’achat et la lecture de ce piètre bouquin au titre trompeur. Si vous aimez la France et son histoire, passez votre chemin. Ce livre n’est pas pour vous !

Pavé de 500 pages, cette Histoire passionnée de la France n’est qu’une x-ième  histoire de France politiquement correcte avec un vernis catho-conservateur des plus minces… On a peine à croire que tant d’acteurs de la mouvance dite nationale se soient crus obligés d’encenser un tel ouvrage !

Écrire un livre sur l’histoire de France nécessite de faire un tri dans les événements que l’on va relater. Il est impossible de raconter entièrement 1 500 ou 2 000 ans d’histoire en 500 pages. L’historien se doit de faire une sélection des éléments les plus importants, les plus significatifs de l’histoire nationale pour construire son livre. Ce premier travail est forcément orienté politiquement. Avant même la narration proprement dite, le choix de parler de tel ou tel événement et pas d’un autre, révèle grandement la pensée de l’auteur. A ce sujet on notera que Monsieur Sévillia dans son premier chapitre nous afflige en parlant de l’homme de Cro-Magnon, de l’homme de Néandertal, de l’Homo Erectus vieux de 450 000 ans et autres billevesées évolutionnistes.

Jean Sévillia n’a vraiment pas une approche catholique de l’histoire de France. Pour lui, à l’instar des « historiens » gauchistes, la France n’est pas née avec le baptême de Clovis : « Au VIe siècle, la France n’existe pas ! » Mais Monsieur Sévillia est de droite, il ne peut faire débuter la France en 1789 comme ses petits camarades de gauche. Non, pour lui la France naît quelque part entre les Capétiens et la Guerre de Cent ans…

Tout le bouquin est du même tonneau. La bataille de Poitiers est torchée en trois lignes pour nous dire qu’elle n’a pas eu l’ampleur que lui a donnée la légende.

La figure de Du Guesclin est évoquée sur une seule page, l’épopée de Jehanne d’Arc sur deux, mais, en revanche, Jean Sévillia nous gratifie de sept pages sur le pitoyable Valéry Giscard d’Estaing (pour, en plus, nous en dire du bien).

Sévillia évoque la St Barthélémy et la responsabilité des catholiques sans parler un instant de la multitude des massacres, destructions et profanations dont les Huguenots se sont rendus coupables à travers toute la France. Bravo pour un catho !

Si Jean Sévillia critique la Révolution française, c’est toujours avec modération et sur les trente pages qu’il accorde à cette période, il commet l’exploit de ne jamais citer la franc-maçonnerie et son action… Les guerres de Vendée tiennent sur un peu plus d’une page et les autres soulèvements contre-révolutionnaires ne sont même pas mentionnés.

À la manière des francs-maçons de droite, Jean Sévillia semble être un fan de Napoléon à qui il accorde pas moins de 42 pages. Il tempère toutefois son propos pour avouer que Napoléon était un petit peu dans la « démesure ».

Il traite de la Commune sur trois pages (plus que pour Jehanne d’Arc) sans dire un mot sur la forte implication maçonnique de cet épisode. En revanche, un peu plus loin, page 355, il raille l’existence d’un « mythe du complot maçonnique », ce qui est très révélateur de la pensée de ce monsieur.

D’ailleurs, sur les cinq pages qu’il octroie au funeste Jules Ferry, il omet bien évidemment de dire qu’il était franc-maçon, information pourtant capitale afin de comprendre pourquoi ce monsieur s’est acharné à combattre l’Eglise et à déchristianiser la France !

C’est donc sans réelle surprise que Jean Sévillia attaque violemment Edouard Drumont sans expliquer le contexte de l’époque alors qu’il le fait pour dédouaner Jules Ferry concernant ses propos sur les « races inférieures ».

Le socialiste Jean Jaurès obtient deux pages très complaisantes. Les dix-huit pages concernant la 1ère Guerre Mondiale ne sortent pas des sentiers battus. Pas un mot sur la volonté de détruire le dernier empire catholique des Habsbourg, il accrédite la thèse farfelue de l’attentat de Sarajevo.

Concernant la 2e Guerre Mondiale, la narration reste bien entendu très convenue. La réoccupation de la Ruhr et l’affaire des Sudètes sont bien évidemment des « provocations » nazies. Pas un mot sur la responsabilité du Traité de Versailles. « L’Angleterre et la France n’ont pas d’autre solution que de déclarer la guerre à Berlin » (sic!). Le gouvernement de Vichy ne fut qu’une « dictature personnelle » au bénéfice du Maréchal Pétain… S’ensuit une série  de pleurnicheries sur le statut des Juifs et sur la déportation. Le Général De Gaulle est porté au pinacle. Seul point positif, Jean Sévillia nous épargne les habituels récits sur les camps de la mort même s’il souscrit totalement à la version officielle.

Sa vision de la guerre d’Algérie est également scandaleuse. Il a une vision très gaulliste du drame. La trahison de De Gaulle vis-à-vis des Français d’Algérie est qualifiée de « malentendu » !

Le récit de Mai 68 tient sur quatre pages. Il ne contient ni analyse politique, ni mise en perspective. Il n’a aucun intérêt.

Monsieur Sévillia se livre à une apologie de Georges Pompidou, le larbin de la Banque Rothschild, sur sept pages. Il ne parle pas de la prise en main par les banques privées de la création monétaire avec la loi Pompidou-Rothschild, ni de l’immigration de masse qui se met en place à cette époque à la demande du gros capital.

Sur les sept pages qu’il accorde à la présidence de Giscard, il n’y a pas un mot sur le regroupement familial, la délivrance de la pilule, la légalisation de l’avortement, la facilitation du divorce, etc. ! Qu’on se le dise, Jean Sévillia est un super catho !

Sur les autres présidents de la Ve république : Mitterrand, Chirac et Sarkozy, Jean Sévillia nous livre une logorrhée droitarde, politiquement correcte et sans aucun intérêt.

La conclusion de l’auteur est pitoyable : aimer son pays c’est l’accepter comme il est avec sa diversité, ses croyances, ses nombreuses ethnies, etc.

Bref, la France de Jean Sévillia n’est ni blanche, ni catholique. Ce n’est pas la nôtre !

Paul THORE

[tiré de L’Héritage n°10]